Je lui ai joué trop fort
J’avais mis des grands plats dans les petits, je lui ai fait le coup de la panne d’électricité et allumé toutes les bougies. Le grand vin, les verres beaux, le gras foie, les tomates cœurs, une viande bénissant la cassolette, les épices, les parfums et la musique que fais cligner des yeux. La grand messe quoi. Trop c’est trop. En plus j’étais belle ce soir là. pas de chance. J’avais l’air d’un enfant de chœur à la dérive.
Il était, pas assez riche, pas assez intelligent, fatigué, vilain pas assez ceci pas assez cela, qu’un pauvre petit maçon sans rien à donner de bon, pas même une jolie maison qu’il disait. Contrairement à moi qui était TROP … gnagnagangagnaganaganaggnagnagna.
Jusque là c’était gérable à coup de « mais non ! »
« je m’en fous ! » « j’aime ça ! »… et puis à
force on s’essouffle vite et puis je l’avoue, je ne suis pas fortiche en
compliments… mon coté nordique froid… alors on en vient aux mains très complémentaires
question préliminaires. Au bout d’un LONG et DUR moment, y’avait le feu, je brûlais
d’impatience. Et lui… d’impuissance… allons bon…vla que les choses se compliquaient,
se ramollaient, se molo-molo-laient. Nan ! ben si. Nan ! ben si !
ben si ! ben nan ! et là rien à faire j’ai tergiversé, tersivergé, terversigé
et ce dans tout les sens… niet.
Je me suis imaginée que c’était ma faute à moi
et me suis calotté la tête… J’ai
pris les choses en mains… en bouche… bref. Tout a capoté. Enfin rien n’était capotable. La
calotte glacière gisait là sur mon canapé. Je pouvais me la mettre sur l’oreille…
On en est sortis pas très indemnes de cette pêche à l’asticot...un peu vaseux... j’ai vraiment
une vie chaotique… est-ce que le repas lui avait servit à préparer « les
fondations » d’un manque de confiance en soi maladif et évident ?
J’ai donc pris des dispositions pour le prochain rendez-vous. S’il se sent d’attaque pour une autre ascension face Sud ce coup-ci. Je rectifie le tir. J’échange la robe contre un bleu de travail, au menu je mets sausbac et sandwiches « à l’adèle crevée », vin qui tâche de tacher, et je chanterais « alexandrie alexandra ».
D’autres idées ?
Le premier qui me dis que j’ai des aprioris sur la virilité des maçons je lui casse la baraque.
Putain… je l’aimais bien cuila… Il était bien mieux que le Doc assoiffé.